lundi 3 mars 2014

L'interview de Bleuette Diot


Bonjour et merci d’accepter de répondre à ces quelques questions
Avec plaisir.

Comment as-tu commencé à écrire? Qui te lisait au début ?
Compte tenu de mon métier (chercheur au Département Histoire et Archéologie) j’ai toujours écrit. J’ai rédigé plusieurs thèses dans mon domaine : les mythes et les légendes du monde ainsi que les religions disparues. Toutefois je n’ai vraiment commencé à écrire des romans que récemment. Si je n’avais pas eu un accident grave, qui m’oblige à mettre ma carrière entre parenthèses, je n’aurais sans doute jamais eu l’idée de devenir romancière.

Quel est ton genre favori ?
Sans conteste, le thriller historico-ésotérique ! Un genre qui mêle avec plus ou moins de bonheur, selon les auteurs, archéologie, mystères historiques, science et action.

Quel est ton processus créatif ? Qu’arrive-t-il avant que tu ne t’asseyes à écrire ?
En bonne scientifique, je monte d’abord le plan de mon livre. Je ne laisse jamais rien au hasard. Cela peut prendre plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Je rassemble ensuite la documentation nécessaire. Pour certains points de détail, je n’hésite pas à faire appel à des confrères spécialisés dans les domaines qui me font défaut. Récemment, j’ai eu besoin d’aide pour connaître l’orientation exacte d’un monument lithique situé en Cornouailles. Je suis pointilleuse à l’extrême ! Défaut professionnel !
Une fois que j’ai tous les éléments pour démarrer, je me tiens à des horaires assez stricts. Je travaille surtout le matin de 8h00 à midi et dans le silence le plus complet. Là, pas question de venir me déranger ! J’ai mis un panneau de sens interdit sur la porte de mon bureau ! :D

À quelle personne es-tu le plus à l’aise : à la première ou à la troisième personne ?
C’est simple, je suis incapable d’écrire à la première personne. Cette façon de s’impliquer personnellement est aux antipodes de ma personnalité. Je suis bien trop secrète pour me dévoiler, même à travers mes personnages.

Quels écrivains admires-tu le plus ?
Il y en a beaucoup : De Marguerite Yourcenar à Umberto Eco en passant par Dan Brown. Le choix demeure aussi vaste qu’hétérogène !

Qu’est-ce qui rend crédible un personnage ? Comment crées-tu les tiens ?
Pour susciter l’intérêt du lecteur, il est fondamental que les personnages soient crédibles. Pour ça, ils doivent avoir des défauts, des fêlures, ils doivent également savoir se remettre en question et évoluer dans le temps. Rien de pire qu’un personnage statique, qui conserve du début à la fin la même vision des choses ! Si l’auteur présente les principaux protagonistes de son histoire sans la moindre imperfection, la moindre défaillance, s’il tient à en faire des super héros qui n’ont peur de rien, possèdent l’intelligence d’Einstein alliée à la beauté d’Apollon, à mon avis, il prend un gros risque : celui de ne pas être crédible pour deux ronds ! Je crée mes personnages en respectant cette optique. Yrmeline, l’héroïne de Sumerian Codex, s’avère bien plus ambiguë, bien plus trouble, au fil des tomes, qu’on ne pourrait le penser au début de l’œuvre. Quant à Lanz, même s’il a le cœur pur d’un paladin, il n’en cède pas moins à la tentation ! Il connait la peur, le doute, le découragement, comme vous et moi.

Au plus profond de ta motivation, pour qui écris-tu ?
Très honnêtement, je n’en sais rien. Peut-être pour moi, pour me prouver quelque chose… mais quoi ? Mystère ! Je crois que ma nouvelle carrière de romancière n’est jamais que le prolongement de mon métier de chercheur. Mes vieux démons ne m’ont pas quittée ! Au fond de moi, il y a toujours cette force étrange qui me pousse à découvrir les mystères de nos origines.

Les avis (négatifs ou positifs) des lecteurs te servent-ils ?
Bien sûr ! Les avis positifs m’apportent un surcroît de motivation. Les avis négatifs à condition qu’ils soient constructifs (il y en a eu très peu pour l’instant… ouf !) m’obligent à me remettre en question. C’est ainsi qu’un auteur progresse !

Partages-tu tes projets d’écriture avec une personne de confiance afin d’avoir son opinion ?
Oui, je mets toute ma famille à contribution ! Mon frère Bernard est mon plus grand fan, mais aussi mon critique le plus virulent !

T’imposes-tu une discipline, en termes de calendrier, d’objectifs etc. ?
Mon éditrice est charmante mais exigeante ! Avec elle, pas question de s’endormir sur ses lauriers. Son travail c’est sa passion et elle sait la communiquer à ses auteurs. Entre les salons, l’écriture des prochains tomes, la promotion de ceux qui sont déjà parus et la documentation de mon prochain thriller, je suis contrainte de respecter une certaine discipline. J’ai un calendrier chargé, mais cela ne me pose aucun problème !

De quoi t’entoures-tu quand tu écris pour favoriser ta concentration ?
De silence ! J’autorise seulement les oiseaux à chanter dans le jardin. :D

Écris-tu sur écran, imprimes-tu souvent, corriges-tu sur papier...? Quel processus suis-tu ?
J’esquisse une trame rapide sur une feuille volante, chapitre par chapitre. Après quoi, j’écris directement sur mon clavier d’ordinateur. Dès qu’une idée fuse dans mon esprit, je l’enregistre sur un dictaphone. Vieux réflexe d’archéologue !

Quelle a été ton expérience avec les maisons d’édition ?
J’ai eu la chance de trouver tout de suite un éditeur intéressé. Malheureusement, un an après, les éditions du Pierregord déposaient le bilan, à l’instar de nombreuses autres. Les temps sont durs ! Cela dit, je ne me suis pas découragée pour autant. J’ai contacté plusieurs éditeurs susceptibles de publier un cycle historico-ésotérique en six volumes. Ce n’est pas si évident que ça ! Ma persévérance a payé puisque j’ai signé un contrat avec Dorval éditions au printemps. Un vrai bonheur que de travailler avec eux, d’avoir affaire à des professionnels exigeants certes, mais passionnés et très respectueux de leurs auteurs.

Sur quel projet travailles-tu en ce moment ?
J’écris la suite de la trilogie "Sumerian Codex" : une autre trilogie intitulée "Tempus Æternum". J’achève donc le premier tome de cette seconde partie. Ce tome 1 est intitulé "Les seigneurs de la guerre". Il paraîtra au printemps prochain. Parallèlement, j’ai aussi commencé la rédaction d’un thriller moderne, plongeant ses racines dans l’Antiquité : "La prophétie d’Anticythère". Un projet qui me tient particulièrement à cœur.

Le dernier mot est pour toi…
Merci de m’avoir donné l’occasion de m’exprimer. Merci également à tous ceux qui auront pris la peine de lire cette interview.

Merci de t’être livrée à moi et aux lecteurs (acquis ou en devenir)

Où trouver l’auteur ? 
https://www.facebook.com/bleuette.diot

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