samedi 1 mars 2014

L'interview de Linda Saint Jalmes


Bonjour et merci d’accepter de répondre à ces quelques questions
Bonjour et merci de m'avoir proposé cette interview.

Comment as-tu commencé à écrire ? Qui te lisait au début ?
J'ai commencé pour moi, par des poèmes d'ado. Je n'avais pas de carnet secret, mais des mots qui s'enchaînaient en rimes pour exprimer mes peines, mes amours (plusieurs, je tombais amoureuse tout le temps), mes petits coups de folie (j'aime faire le clown). Par la suite, quelques années plus tard, pour mes filles à qui j'ai écrit des contes, que j'ai aussi illustrés. « Terrible Awena » a vu le jour, après de nombreuses lectures décevantes, et à la suite desquelles je me suis dit : que veux-tu lire dans un roman ? Et que ne veux-tu absolument plus lire ? C'était un jeu, une bulle où je me réfugiai et où aucune limite ne m'était fixée. C'est ainsi qu'est née la saga, truffée de clins d'oeil pour des personnages de films ou de dessins animés, ou encore d'artiste que j'aime. Le tout mélangé à mon univers celtique et romanesque.

Quel est ton genre favori ?
J'en ai deux, la romance historique comme les Aventures & Passions et le fantastique.

Quel est ton processus créatif ? As-tu des rituels pour te mettre dans l'ambiance de ton livre ?
Je n'ai pas vraiment de processus. Je sais que souvent je parais comme sous hypnose, tant il y a des choses dans ma tête. La « pensine » d'Albus Dumbledore serait souvent la bienvenue pour m'en délester un peu, lol. J'écris le plus souvent sur cahier avant de retranscrire le tout. Il m'arrive de jeter mes idées sur des tickets de caisse des courses, sur une nappe en papier d'un restaurant (voilà pourquoi il y a des trous dans les nappes après moi, secret révélé), ce qui donne un joyeux bazar quand il faut tout regrouper. Sinon, une fois que je suis dans ma bulle imaginaire, j'ai une bougie (je travaille souvent tard ou la nuit), de la musique qui colle avec les passages que j'écris (pour les scènes sensuelles... euh... évitez vraiment celles que l'on trouve sur YouTube, ça casse tout et vous êtes bons pour une méga crise de fou rire). Ah... oui... une tonne de café !

À quelle personne es-tu le plus à l’aise : à la première ou à la troisième personne ?
La troisième ! Parce que cela ouvre plus de possibilités d'action et d'horizons. Je peux faire penser plusieurs personnages, me retrouver dans d'autres lieux, d'autres situations. La première personne me ferait me sentir comme un poisson hors de l'eau... j'étoufferais.

Quels écrivains admires-tu le plus ?
J. R. R. Tolkien, cet homme a réussi à me faire voyager plus qu'aucun autre écrivain. Mais il y a aussi Lisa Kleypas, Bram Stoker, Anne Rice (à ses débuts, plus avec ses dernières éditions).

Qu’est-ce qui rend crédible un personnage ? Comment crées-tu les tiens ?
Je ne sais pas. Un personnage doit nous ressembler un peu pour que l'on puisse vivre à travers lui ses aventures, et en même temps, être tout ce que nous aurions peut-être voulu être, ou encore être à l'antipode de soi. Les miens... C'est assez étrange, ils sont déjà là, présents, différents les uns des autres et des fois, ils m'échappent totalement. Comme mon infernale Barabal, la sorcière de la saga. J'ai une colonie de vacances dans ma tête... mdr.

Au plus profond de ta motivation, pour qui écris-tu ?
J'écris d'abord parce que c'est devenu aussi nécessaire que l'air que je respire. Après, pour mes proches et aussi les lecteurs qui me soutiennent depuis mes premiers pas d'auteur. D'ailleurs, le tome 4 de la saga, Diane (plus un hors série qu'une suite), a été entièrement écrit à la demande des fans et là, justement... uniquement pour eux (et ceux en devenir).

Les avis (négatifs ou positifs) des lecteurs te servent-ils ?
Tous les avis sont utiles, vraiment. Tant qu'ils ne concernent que le roman et ne touchent pas à la vie privée de l'auteur, sa nationalité, etc. Tant, aussi, qu'ils restent soft et polis. Que le roman soit apprécié, ou pas, il y a du travail derrière ces livres qu'on lit, énormément. D'autre part, les auteurs francophones ont trop souvent été décriés par rapport aux Anglo-saxons, et c'est bien dommage. D'ailleurs, la tendance s'inverse assez radicalement ces derniers temps, et j'en suis très heureuse.

Partages-tu tes projets d’écriture avec une personne de confiance afin d’avoir son opinion ?
J'ai un petit cercle d'amis de confiance qui me suit depuis le début. Je leur donne les romans à lire chapitre par chapitre et, selon leurs réactions, je retravaille ou je laisse.

T’imposes-tu une discipline, en termes de calendrier, d’objectifs etc. ?
Non. J'aurais horreur de ça. J'écris tant que la passion est là. Il y a des jours où j'aligne chapitre sur chapitre et d'autres où je ne fais rien. Parce que le « souffle » n'est pas là. Je marche aux émotions, à la fusion. Si je ne fais pas un avec le roman, cela veut dire que ce n'est pas bon, que les images et les personnages ne seront pas au rendez-vous.

De quoi t’entoures-tu quand tu écris pour favoriser ta concentration ?
Comme répondu plus haut... de la nuit, du silence, d'une musique douce dans les oreilles, d'une bougie et d'un café chaud... que je bois froid.

Écris-tu sur écran, imprimes-tu souvent, corriges-tu sur papier...? Quel processus suis-tu ?
Papier d'abord, ordinateur ensuite. Je corrige (corrections sur l'ordinateur) dans mes moments de « je ne fais rien ». Tant que je suis lancée dans l'écriture, pas la peine de casser le fil en corrigeant. Il faut y revenir ensuite. Je sauvegarde sur disque dur, clef USB, et j'imprime aussi un exemplaire papier au final.

Quelle a été ton expérience avec les maisons d’édition ?
J'ai eu la chance de connaître le succès en indépendante. Ce sont les maisons d'édition qui sont venues à moi après. D'ailleurs, je n'en cherchai pas spécialement. Ce qui me manquait, en indépendante, c'était une équipe, une sorte de famille... que j'ai trouvées chez Rebelle, grâce à Astrid Lafleur et mes collègues auteurs.

Sur quel projet travailles-tu en ce moment ?
— Eloïra : « suite » de la saga, dernier tome, le cinq.
— « Baryton Girl », un roman historique fantastique se basant sur une malédiction égyptienne. Là... je crois que je vais encore vous faire subir mon humour décalé (malédiction ne rime pas toujours avec peur et frisson).
D'autres projets sont aussi placés. Mais je les travaillerai en temps et en heure.

Le dernier mot est pour toi…
Je tiens à te remercier pour cette interview, mais aussi remercier tous les lecteurs et fans qui me suivent depuis mes débuts.
Aux jeunes auteurs, je tiens aussi à vous dire : accrochez-vous à vos rêves, et lancez-vous ! L'aventure est belle, et les rencontres sont fabuleuses.

Merci de t’être livrée à moi et aux lecteurs (acquis ou en devenir)

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