lundi 3 mars 2014

L'interview de Sophie-Luce Morin


Bonjour et merci d’accepter de répondre à ces quelques questions

Comment as-tu commencé à écrire ? Qui te lisait au début ?

D’aussi loin que remontent mes souvenirs, j’ai toujours aimé les livres et ce, même avant même de commencer à lire. J’ai d’abord aimé le livre en tant qu’objet : format, texture, apparence, odeurs, etc. Quand j’ai appris à lire, je lisais à peu près tout ce qui me tombait sous la main (le choix n’était pas celui qu’il est aujourd’hui, bien évidemment !) C’est de cette passion que l’idée d’écrire m’est venue, j’imagine. Qui me lisait, à mes débuts ? Mes amies et mes professeurs, surtout. En 5e secondaire, j’ai fait partie de l’équipe du journal de l’école. Mon public s’est alors élargi.

Quel est ton genre favori ?
J’en ai plusieurs. Romans réaliste, policier, d’analyse, social, psychologique. En fait, je pourrais dire que j’aime tout sauf ce qui n’est pas bon ! :)

Quel est ton processus créatif ? Qu’arrive-t-il avant que tu ne t’asseyes à écrire ?
Je fais le vide. Cette étape est primordiale. Je me trempe ensuite dans l’atmosphère du chapitre que je vais écrire. Je peux le faire avec de la musique ou non, cela dépend. Souvent, l’inspiration vient en commençant à écrire. Si ça ne vient pas, je change complètement d’activités pour revenir à l’écriture plus tard.

À quelle personne es-tu le plus à l’aise : à la première ou à la troisième personne ?
Cela dépend. Chaque écrit appelle sa narration. Je trouve bien plus difficile d’écrire au « je ». Cela me laisse beaucoup moins de latitude et je dois utiliser davantage de stratégies pour arriver à mes fins.

Quels écrivains admires-tu le plus ?
J’aime bien Paul Auster, Daniel Pennac, Katherine Pancol, Romain Gary, Vassilis Alexakis, Jacques Poulin, Margaret Atwood, Réjean Ducharme, Michel Tremblay, Mylène Gilbert-Dumas, Michèle Plomer et plusieurs autres ! Cependant, je n’aime pas d’emblée tous leurs écrits.

Qu’est-ce qui rend crédible un personnage ? Comment crées-tu les tiens ?
Un personnage crédible, c’est un personnage dont on peut comprendre les motivations à agir de telle ou telle manière. Pour ce faire, l’auteure doit instruire le lecteur en semant de petits indices sur lui : d’où vient-il ? Comment a été son enfance ? Quels sont ses secrets ? C’est ce que vit un personnage, également, qui le rend crédible et comment il le vit : sa quête doit être parsemée d’embuches, mais aussi de petites victoires pour ne pas lasser le lecteur. De la même manière, un personnage peut se décourager un peu, mais pas trop. Au-delà de la crédibilité, je crois que la qualité première d’un personnage est celle d’être attachant : il est humain et donc imparfait. Le lecteur doit pouvoir s’y identifier, au moins en partie. Je crée mes personnages à partir des gens qui m’entourent, en amplifiant les traits de leur caractère que je veux exploiter. Cependant, personne ne peut vraiment s’y reconnaître tellement je modèle mon entourage au gré de ma fantaisie. :)

Au plus profond de ta motivation, pour qui écris-tu ?
J’écris d’abord pour moi, évidemment. J’écris parce que j’aime écrire, j’aime les mots, j’aime les livres. Ceci dit, j’écris pour être lue, pour partager l’expression de mon bonheur qu’est l’écriture avec un lecteur. Ma préoccupation sera donc celle d’être accessible, lisible, intéressante et si possible, j’essaie de saupoudrer le tout d’un peu d’humour. Je trouve très valorisant de faire décrocher un sourire à un lecteur. Je dirais même que l’humour est l’un des principaux moteurs de mon écriture.

Les avis (négatifs ou positifs) des lecteurs te servent-ils ?
Bof… J’accepte avec plaisir les critiques positives. De ce côté, je suis même insatiable ! :) Quant aux critiques négatives, j’ai des réserves. Franchement, si on n’aime pas un livre, pourquoi perdre son temps à le lire et pire, à en faire la critique ? Je suis entourée d’une équipe dont les membres me transmettent leurs avis à chaque étape de la création d’un livre. À partir de ces avis, j’apporte les modifications à mes textes. Avant qu’un de mes livres se retrouve sur les étagères d’une librairie ou d’une bibliothèque, il est passé à travers plusieurs lectures, plusieurs étapes. Une fois qu’il est imprimé, on ne peut plus rien changer : comment une critique négative peut-elle m’être utile ? Ma devise est la suivante : si tu n’aimes pas un livre, ferme-le et prends-en un autre !

Partages-tu tes projets d’écriture avec une personne de confiance afin d’avoir son opinion ?
Oui, bien sûr. Avec plusieurs, même.

T’imposes-tu une discipline, en termes de calendrier, d’objectifs etc. ?
Oui, sinon, je n’y arriverais pas. Les délais constituent des moteurs d’écriture.

De quoi t’entoures-tu quand tu écris pour favoriser ta concentration ?
Le lieu où j’écris est important, mais ce qui compte le plus, c’est de pouvoir me mettre en « mode » création : faire le vide, oublier les tracas de la vie quotidienne et plonger dans la fiction. Je peux le faire avec ou sans musique. Je peux le faire seule chez moi ou entourée de monde, dans un café. Cela dépend des jours, de mon humeur, de ma forme.

Écris-tu sur écran, imprimes-tu souvent, corriges-tu sur papier...? Quel processus suis-tu ?
Je travaille toujours sur écran. J’essaie de n’imprimer qu’à la fin.

Quelle a été ton expérience avec les maisons d’édition ?
Très bonne, en général.

Sur quel projet travailles-tu en ce moment ?
Sur la suite de « Ma Mercedes contre un tracteur », qui s’intitule : « Les dinosaures ont la dent sucrée ».

Le dernier mot est pour toi…
Merci pour cette entrevue ! J’espère un jour vous croiser dans un salon du livre ou quelque part dans une librairie, qui sait ! Et si mes livres vous font sourire, alors j’aurai atteint mon objectif! :)

Merci de t’être livrée à moi et aux lecteurs (acquis ou en devenir)

Où trouver l’auteur ?
https://www.facebook.com/sophieluce

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