samedi 1 mars 2014

L'interview de Stacy Bailly


Bonjour et merci d’accepter de répondre à ces quelques questions
Oh ! C’est moi qui te remercie, vraiment. C’est la toute première fois que l’on me demande une interview, alors j’ai été très honorée d’accepter.

Comment as-tu commencé à écrire ? Qui te lisait au début ?
Eh bien… Je me suis toujours inventé des petites histoires, et ce dès toute petite, comme la plupart des gens je crois. Sans rêves, la vie nous semble bien fade, ennuyante et monotone.
Un jour, quand j’avais 12 ans, j’avais entamé une saga fantasy et je ne pouvais absolument pas avoir la suite, car mes parents travaillaient tout le temps et ne pouvaient par conséquent pas me la procurer. Alors, je me suis créé mon propre récit, avec des elfes, et ça m’a plu, énormément. Donc j’ai continué. C’est une amie de l’époque qui m’avait lue et encouragée.

Quel est ton genre favori ?
La romance, bien sûr ! Je suis une fille super romantique à l’âme très fleur bleue et j’ai toujours adoré les grandes histoires d’amour, encore plus quand elles sont pigmentées d’action. J’aime beaucoup le fantastique également, mais j’évite d’écrire dans ce genre-ci, car j’ai bien trop peur de tomber dans le stéréotype : je ne suis certainement pas assez inventive. Et puis le récit me prend tout de même mieux aux trippes, quand l’histoire est réaliste !

Quel est ton processus créatif ? Qu’arrive-t-il avant que tu ne t’asseyes à écrire ?
Mon processus créatif… Eh bien je ne fais pas partie des grands auteurs que j’admire beaucoup pour savoir mettre au point une intrigue toute ficelée dès le départ. En fait, moi, je me contente de rêver (Enfin d’imaginer) et j’écris. Bien sûr, il y a des scènes clef qui me guident, mais c’est tout.
Quant à ce qu’il m’arrive avant que j’écrive… Eh bien je me retrouve baignée dans une lumière blanche, aveuglante et divine et j’entre en transe et… Bon, d’accord. J’arrête là, mais ça aurait paru tellement plus mythique et intéressant que ce que je vais te répondre. En fait, il ne se passe rien avant que j’écrive. Je décide d’écrire et c’est tout. Sur le coup, ça ne me procure pas vraiment de bien puisque ça me fatigue, mais j’en ai besoin. Je me sens mieux une fois que les mots sont couchés sur le papier. Souvent, j’appelle un copain juste avant pour me détendre parce qu’en ce moment, je suis très angoissée.

À quelle personne es-tu le plus à l’aise : à la première ou à la troisième personne ?
Eh bien… Toutes les histoires que j’ai commencées en écrivant à la première personne ont échoué. Je me sens alors très proche de l’héroïne (Oui, car le personnage principal de mes histoires a toujours été féminin, étant donné que je suis bien incapable de me mettre dans la tête d’un mec...). Elle se met donc à me ressembler. Beaucoup. Beaucoup trop. Si bien que ça me met mal à l’aise et j’abandonne. J’écris donc à la troisième personne, pour l’instant. Ce qui est étrange, c’est que mes personnages principaux sont très différents selon le style de narration !

Quels écrivains admires-tu le plus ?
Oh, j’admire beaucoup d’écrivains ! Les philosophes, Zola, Balzac et tous les autres sont pour moi grandement admirables, parce qu’ils ont tenté de faire passer un message à travers leurs écrits et de faire avancer les choses. Toutefois, bien entendu, ce n’est pas ce que j’aime lire ! J’ai eu deux grands coups de cœur dans ma vie. Un pour Simeone Elkeless, parce que ses récits me semblent réalistes et que ses histoires d’amour m’ont réellement fait rêver… Elle nous aide à comprendre que dans la vie, il est très facile de faire les mauvais choix. Un autre pour Anne Denier et son œuvre Côté Face, qui m’a littéralement coupé le souffle ! Cette histoire a su me faire passer par toutes les émotions inimaginables. Je trouve que c’est un auteur très talentueux.

Qu’est-ce qui rend crédible un personnage ? Comment crées-tu les tiens ?
Ce qui rend crédible un personnage… Oh, si la réponse à cette question était évidente, on écrirait tous de grandes œuvres qui remporteraient un franc succès ! Moi, en tout cas, je pense qu’un personnage crédible est un personnage qui nous ressemble. Avec ses peurs, ses faiblesses, ses déceptions vis-à-vis du monde qui l’entoure. Je crois qu’on s’y attache d’avantage, parce qu’on s’identifie mieux à lui.
Quant à la façon dont je crée les miens… Eh bien, le personnage féminin principal me ressemble. C’est la raison pour laquelle on me reproche souvent le fait que mes héroïnes sont trop naïves. Disons que pendant très longtemps, j’ai été le genre d’adolescentes qui ont la conviction que le monde est rose et qui se laissent aisément duper, jusqu’à ce qu’elles s’aperçoivent de la réalité. Alors, dans une première partie, et donc un premier tome, mes héroïnes sont trop naïves, trop jeunes, trop désespérées et elles demeurent amoureuses envers et contre tout, quand bien même on se montre horriblement cruels avec elles. Et puis dans un second tome, elles prennent du caractère, parce qu’elles se rendent compte de certaines choses. Quant à mes héros… Ils ont tous un point commun : le patriotisme. Et le patriotisme à l’excès. Prêts à tout pour leur pays, ils ont la rage contre une grande puissance. C’est la raison pour laquelle ils peuvent être manipulateurs, incroyablement cruels, notamment envers les héroïnes, pour obtenir ce qu’ils veulent… même si ça les tue parce qu’avant tout, ils sont humains et qu’ils ne sont pas aussi insensibles qu’ils voudraient l’être… On peut songer que ce genre de personnages est complètement irréaliste, mais je crois que c’est faux. Ce sont des hommes cinglés, avec ce tempérament-là, qui ont contribué à sauver des pays à travers les siècles. Pour mes personnages secondaires… La majorité œuvre contre les héros, par jalousie, par égoïsme… Parce que je pense sérieusement qu’en ce monde, on a très peu d’amis sincères.

Au plus profond de ta motivation, pour qui écris-tu ?
J’écris pour moi bien sûr, pour moi et pour moi seul. Je ne peux écrire pour personne d’autre que moi. J’aime écrire, parce que j’en ai besoin, et c’est tout. Je n’aurais pas le courage et la volonté d’écrire pour quelqu’un d’autre…

Les avis (négatifs ou positifs) des lecteurs te servent-ils ?
Les avis positifs m’encouragent énormément. Ils me motivent pour écrire. Je les relis souvent. J’essaie d’ailleurs de toujours en remercier chaleureusement les auteurs, parce que c’est grâce à eux si j’avance. Je continuerais d’écrire, si je ne plaisais vraiment à personne, mais ce ne serait pas pareil…
Quant aux avis négatifs… Je ne vais pas te mentir : ils me mettent le moral dans les chaussettes. Mais quand ils sont constructifs, qu’on m’explique pourquoi je n’ai pas plu sans me lancer des piques, quand je n’ai pas l’impression qu’ils ont été écrits simplement pour me descendre, j’ai toujours du mal à les lire, mais je les prends en compte. Souvent, les critiques sont avisées. J’essaie de corriger mes défauts, même si c’est difficile. Et j’espère que je pourrai plaire à leurs auteurs par la suite.

Partages-tu tes projets d’écriture avec une personne de confiance afin d’avoir son opinion ?
Oh ! Je fais lire mes écrits par cinq-six personnes, que je ne connais que par Internet. Je sais qu’ils aiment réellement mes écrits, qu’ils ne me mentent pas, qu’ils ne les lisent pas simplement pour me faire plaisir. Je fais en sorte de sélectionner des personnes à qui je pense plaire, pour qu’on en parle et qu’ils me remettent dans le droit chemin si je déraille.

T’imposes-tu une discipline, en termes de calendrier, d’objectifs etc. ?
Ah non ! Les calendriers et moi, ça fait deux… Je ne me fixe pas d’objectifs, parce que je suis une fille qui est toujours, mais toujours en retard. On me l’a toujours reproché ; ce défaut désespère mon entourage… Mais je ne peux hélas rien y faire. C’est en moi :)

De quoi t’entoures-tu quand tu écris pour favoriser ta concentration ?
Justement : je ne m’entoure de rien. Pas même de musique. J’essaie d’écrire la nuit, même si ça enrage ma famille qui ne veut pas que je me couche trop tard… Le silence m’aide énormément à me concentrer.

Écris-tu sur écran, imprimes-tu souvent, corriges-tu sur papier...? Quel processus suis-tu ?
Quand j’étais plus petite, je n’avais pas d’ordinateur alors j’écrivais sur un cahier. Mais ainsi, c’est tellement laborieux de recorriger ! Alors dès que j’ai eu ma machine, j’ai écrit sur un écran ! Je trouve que c’est beaucoup mieux, même si on n’a pas le plaisir de former les lettres… Je n’imprime qu’à la fin, quand tout me convient, parce que j’ai l’habitude de beaucoup recorriger, de réécrire certaines scènes, d’en ajouter, d’en supprimer…

Quelle a été ton expérience avec les maisons d’édition ?
Quand j’avais 15 ans, j’avais envoyé un manuscrit dans le genre fantasy à plusieurs maisons d’édition. L’une d’entre elles m’avait acceptée… Mais j’en ai eu une très mauvaise expérience. La directrice d’ouvrages était surmenée et elle devait aimer passer ses nerfs sur moi… Un jour, on m’a annoncé que mon contrat était rompu. Par chance, je n’avais pas encore été publiée. J’étais toujours en cours de correction. Quelques jours seulement après, la maison a fait faillite.
Et puis à mes 16 ans, j’ai décidé d’envoyer un autre manuscrit, « Des Larmes de Sang - Tome 1 – Larmes Noires », à plusieurs maisons d’édition, sur un coup de tête. Un beau jour, alors que je venais de recevoir quantité de mauvaises nouvelles, j’ai reçu un mail de Sharon Kena qui tient une maison d’édition, qui m’annonçait que le comité de lecture m’avait acceptée… J’étais heureuse… mais à un point ! Pour l’instant, ça se passe très bien. Je n’ai vraiment pas du tout matière à me plaindre !

Sur quel projet travailles-tu en ce moment ?
Ah ah ! Ça, c’est un secret :) Je travaille sur quelque chose qui je pense, n’a pas encore été fait. Je suis en train de faire des recherches et je contacte beaucoup de gens sur Internet qui peuvent m’apporter leurs points de vue sur les choses. C’est très intéressant. Toutefois, j’attends de finir d’écrire « Des Larmes de Sang - Tome 2 » pour commencer.

Le dernier mot est pour toi…
Eh bien je ne dirai qu’une chose : un grand merci à toi pour m’avoir donné cette interview ! Ce fut un très grand plaisir de répondre à tes questions.

Merci de t’être livrée à moi et aux lecteurs (acquis ou en devenir)
 

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