lundi 3 mars 2014

L'interview de Yannick Gloaguen


Bonjour et merci d’accepter de répondre à ces quelques questions

Comment as-tu commencé à écrire ? Qui te lisait au début ?

J’ai commencé à écrire au long cours relativement tard (une trentaine d’année). Auparavant, j’écrivais des textes courts : des petits poèmes, des histoires courtes que je ne montrais à personne.

Quel est ton genre favori ?
J’écris des romans policiers plus ou moins noirs et c’est un vecteur qui me va car il permet d’accéder à toutes les possibilités littéraire : du roman historique à la représentation de la société moderne, de la relation amoureuse à la haine dévastatrice.

Quel est ton processus créatif ? Qu’arrive-t-il avant que tu ne t’asseyes à écrire ?
Je pense beaucoup au prochain roman, « je l’écris » ou plutôt, « je l’inscris » dans ma tête avant de commencer à le taper au clavier. Je prends quelques notes, fais des schémas et dessine des lieux, des symboles… mon carnet ressemble parfois à un vieux grimoire avec des signes cabalistiques.

À quelle personne es-tu le plus à l’aise : à la première ou à la troisième personne ?
J’aime ces deux personnes et si mes polars sont rédigés à la troisième personne et au passé, j’ai déjà écrit un roman d’aventure ou le « je » était très important. Il y est utilisé par plusieurs personnages à la fois… « je » est un autre a écrit Rimbaud.
 
Quels écrivains admires-tu le plus ?
Je suis un grand admirateur de Jean Giono car son œuvre, qu’elle soit romanesque ou autre, est entièrement empreinte de poésie. J’aime aussi Annie Ernaux pour son écriture de la vie, Simenon ainsi que Zola pour leur vision de la société et la psychologie des personnages.

Qu’est-ce qui rend crédible un personnage ? Comment crées-tu les tiens ?
Sa capacité à évoluer, il faut qu’il soit « vivant ». Je m’arrête à une description physique succincte pour que le lecteur se l’approprie et en fasse l’objet de son désir.

Au plus profond de ta motivation, pour qui écris-tu ?
J’écris pour moi et pour les autres. Ecrire est un dérivatif. J’en ai besoin pour me sortir d’une routine quotidienne. C’est aussi un défi que je me suis lancé pour me dépasser et aussi atteindre une certaine reconnaissance. Ma mère écrivait des poèmes et des contes et je pense qu’elle n’y était pas pour rien dans cette volonté.

Les avis (négatifs ou positifs) des lecteurs te servent-ils ?
Evidemment, on préfère le positif mais on trouve toujours des lecteurs (surtout des lectrices) qui ont ce pouvoir de vous montrer certains défauts avec un certain tact… Et cela me sert énormément.
 
Partages-tu tes projets d’écriture avec une personne de confiance afin d’avoir son opinion ?
J’ai un « club des cinq » qui est devenu un « clan des sept » qui m’entoure efficacement.

T’imposes-tu une discipline, en termes de calendrier, d’objectifs etc. ?
Je suis un grand fainéant, alors il faut que je m’impose des « borderlines ».

De quoi t’entoures-tu quand tu écris pour favoriser ta concentration ?
Je suis la plupart du temps devant mon ordi portable dans mon bureau bibliothèque. Il y a mes livres, mes dictionnaires, et puis mes peluches ! un petit lapin jaune et un renne marron. Il y a aussi : un bilboquet et deux statuettes chinoises sculptées dans du bois de cerisier et tant d’autres choses… Je dois me retrouver dans cet univers familier… il me rassure et me permet d’écrire des horreurs.

Écris-tu sur écran, imprimes-tu souvent, corriges-tu sur papier...? Quel processus suis-tu ?
Je n’imprime pas souvent car je corrige sur ordi. Par contre, mes lecteurs « alpha » préfèrent le papier.
 
Quelle a été ton expérience avec les maisons d’édition ?
J’ai eu la chance de trouver assez rapidement (5 ans) un éditeur qui me fait confiance.

Sur quel projet travailles-tu en ce moment ?
Je travaille actuellement sur un 4ème polar qui aura pour décor une île bretonne. Cet endroit va permettre à mes personnages plus d’introspection, une clarification (peut-être) de leur relation. Et puis, l’île, huis-clos par excellence, lieu où la vie ralentit, permettra à cette nouvelle enquête de prendre un rythme un peu plus lent, loin des voies rapides, des bolides qui foncent et des gyrophares qui luisent dans le noir.

Le dernier mot est pour toi…
Je ne pensais pas avoir tant de choses à dire. Merci à toi, Virginie, de m’accueillir sur ton site. J’espère que ma modeste participation apportera quelques éléments intéressants à tes lecteurs…

Merci de t’être livré à moi et aux lecteurs (acquis ou en devenir)
 

Où trouver l’auteur ?
Sur son blog

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