mercredi 13 avril 2016

L'interview de Jean-Claude Thibaud



J'ai commencé à écrire vers 20 ans. À cette époque un concours a été organisé par la radio RTL, thème : "Vous avez 20 ans. Dites-nous en une page ce que vous attendez de la vie, vos rêves, vos ambitions..." Il y eut près de 10 000 participants, je crois. 20 gagnants venus de tous les pays où l'on parle français, y compris Canada, Suisse..etc. J'en étais. Vers 1990, un vol a été commis dans mon entreprise (j'étais le patron, petit patron), et l'ordinateur a été volé, avec tous mes textes écrits durant 30 ans... J'ai arrêté. J'ai repris vers 1996.
Qui me lisait ? Peu de monde. Le manque de confiance en moi était évident. À la reprise de mes écritures, il m'a semblé que j'avais un style et que, pour peu que l'on me lise, on pouvait aimer mes textes. Plus on écrit et plus le style s'affine, se perfectionne, d'où des textes en marge (je pense à l'érotique notamment, qui n'est pas ma tasse de thé, mais qui ouvre des horizons poétiques (eh oui!) un imaginaire qui bouscule les traditions..."Vous êtes dans ce domaine un ovni... vos textes ne ressemblent à rien de ce qui existe aujourd'hui..." m'a-t-on écrit.
À égalité : la nouvelle et le théâtre ; j’aurais un faible pour le théâtre du fait des dialogues où je me sens à l’aise.
Tout part d’une émotion : un visage qui me parle, ou bien avant, des souvenirs d’enfance sur des évènements tragiques (la guerre de 40/45, vécus), une photo, une colère, l’envie de « poser mon poing dur la table », trouver les mots, les phrases, qui vont faire vibrer le lecteur.
À la 1ère, qui n’est pas forcément moi, mais de nombreuses nouvelles s’en passent.

Albert Camus, Jean Grenier (prof de Camus en Alger), Dino Buzatti, Stig Dagerman, Gabriel Garcia Márquez.
Sa sincérité, bon ou mauvais, il essaie de ne pas tricher. Question difficile : au théâtre j’ai une trame exigeante et des personnages marqués, je me coule dans leurs pas. Dans les nouvelles, ils ont ce qui les encombrent, ou aiment, ils sont libres, je les suis.
D’abord, au tout départ, pour me soigner l’âme. Ensuite par le goût du mot, de la phrase, des mots inventés, de l’humour et l’ironie : pour moi sans intention de publier, mais… malgré tout, si je vois que c’est réussi, j’aimerais partager, publier (sur le tard).
J’ai peu de lecteurs, mais je leur demande toujours de fouiller, de débusquer les pensées sur lesquelles ils ne sont pas d’accord, je souhaite que l’on me dise ce qui ne va pas dans un récit.
Ma compagne, irlandaise… Mais les nuances lui échappent un peu ; des ami(e)s mais ils ne sont pas assez objectifs selon moi.

Aucune. Libre comme le vent.
De photos, lorsque j’écris à partir d’une idée ; chacune de mes nouvelles est précédée d’une photo lorsque j’imprime mon texte sur un format A4.
Sur écran. Je corrige directement. Souvent j’écris d’un trait, sans rectifier, ensuite je relis, de nombreuses fois, traque ce qui est boiteux, les doublons….
Aucune. Je sais que sur 1000 bouquins présentés, 999 iront à la poubelle directement.

Sur l’auto-édition de mes nouvelles (en partie) et de 2 ou 3 de mes pièces de théâtre. Tout sera édité mi-avril. J'attends les ISBN pour les référencements, surtout pour les pièces de théâtre, lesquelles à mes yeux, ont la vraie importance.
Je suis un jeune vieux très actif : j’écris, je peins, je fais du bénévolat, des conférences musicales chaque mois dans un club d’art (musique classique, du monde, très diversifiées, de la marche (Camino), des grands puzzles, nos petits-enfants, les restos, les groupes franco-irlandais où je participe ou que j’anime. Ma compagne est irlandaise : elle traduit mes soirées musicales.

http://www.eparses.org/

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