mercredi 31 janvier 2018

Interview 🎤 Layla Namani

Interview réalisée le 06 janv. 2018
Bonjour et merci d’accepter de répondre à ces quelques questions

Moi… Jeune femme ou plutôt femme enfant. Si tu viens me voir un jour, tu verras mes pommettes de loin. Moue mi boudeuse mi souriante, je suis une vraie rêveuse. Moitié rigolote moitié mélancolique, à la fois forte et fragile, je peux dire sincèrement que j’ai le cœur sur la main. Tu pourras le ressentir parfois à travers mon écriture. Si tu aimes le suspense, les intrigues, la profondeur, les belles histoires, le frisson d’amour, le frisson tout court, viens avec moi, je vais te présenter mes personnages… En attendant, voilà un peu de moi à travers cette interview.
Avant d’être édité(e), comment imaginiez-vous votre vie d’auteur(e) ?
Elle est plus ou moins telle que je l’avais imaginée : tranquille et excitante à la fois. Vers l’âge de neuf ans, je me souviens d’une journée pendant laquelle je réfléchissais à ce que je voulais faire plus tard. Je me suis imaginée être écrivaine... ça a duré deux petites secondes. J’ai pensé, « impossible, il y a trop de mots dans un livre ». J’étais attirée par ce métier sans y croire. J’étais admirative. J’aimerais faire un saut dans le passé et me dire à moi-même, « un jour, tu vas le devenir ».
Dans cette vie d’auteur(e), qu’est-ce que vous préférez ?
Ma liberté. Le fait de faire ce que j’aime. Il y a des hauts et des bas, bien sûr, mais vivre de sa passion est pour moi la plus belle des réussites. J’aime mon indépendance et je n’échangerais ça pour rien au monde. Créer quelque chose que d’autres personnes vont apprécier… c’est ça que j’aime.
Et que trouvez-vous le plus difficile ?
Le plus difficile à mes yeux est le manque de compréhension et de considération. On devrait s’en fiche de l’avis des autres, c’est vrai, mais ce n’est pas mon cas. En général, les gens sourient un peu quand on leur dit notre métier. Ils ne prennent pas ça au sérieux. Ce sont toujours les mêmes réflexions quand tu dis à quelqu’un que tu es auteure : « C’est mignon, mais sinon ? Tu fais quoi ? »… « Et tu arrives à en vivre ?? ah bon… »… « Tiens, je devrais écrire moi aussi… ». On n’imagine ni la charge de travail, ni que c’est un boulot à temps plein, comme un autre. On oublie le côté artistique qui n’est pas donné à tout le monde, c’est très vexant. On imagine aussi que sous prétexte qu’on travaille à la maison, on est libre et en obligation de modeler notre emploi du temps pour les autres, qui eux ont « un vrai travail » et de « vrais horaires ».
Quand avez-vous pris la décision d’écrire votre première histoire ?
Il y a quelques années maintenant. Je me suis réveillée en pleine nuit, j’ai pris une feuille, un stylo et j’ai noté une phrase. Je me suis rendormie aussitôt. Le lendemain, sans réfléchir, je me suis mise à tisser une histoire autour de cette phrase. C’est comme cela qu’est né mon premier roman « He’s She ». Avant ça, j’ignorais totalement que j’étais capable d’écrire de vrais livres.
Être édité(e), rêve ultime ou aboutissement ?
Aboutissement. Le rêve ultime est de pouvoir écrire une histoire qui tient la route. Une fois qu’on arrive à la moitié et qu’on se rend compte qu’on est en train de le faire, la publication devient un but. Pour ma part, le rêve ultime était de créer quelque chose sans abandonner. La publication a été un combat à mener afin de faire vivre cette création.
Comment voyez-vous votre avenir d’auteur(e) ?
J’espère pouvoir continuer toute ma vie… On m’a toujours dit que l’écriture était un don… Il est arrivé de manière si fulgurante que j’ai parfois peur qu’il s’en aille comme il est venu.
As-tu des rituels avant de te mettre à écrire et pour favoriser ta concentration ?
Je fais le ménage dans l’endroit choisi pour écrire. Je me lave, me mets en tenue confortable, m’assure que je n’ai ni faim, ni soif… puis je m’isole. Je me concentre parfois pendant deux heures entières avant de commencer. Parfois, je casse mes habitudes et vais à la bibliothèque municipale. Si je suis bloquée, je pense à mon histoire avant de m’endormir. En général, le lendemain, j’ai la solution.
Tu es plutôt première ou troisième personne ?
Première. C’est comme cela que j’arrive à faire passer le plus de sentiments.
Comment crées-tu tes personnages ? Les laisses-tu s’imposer à toi ou les crées-tu en détail avant de commencer à les faire vivre dans ton histoire ?
Je les laisse s’imposer à moi. C’est toujours eux qui viennent me chercher, jamais le contraire. Je sais, c’est très bizarre ce que je viens de dire !
Comment gères-tu les avis (négatifs ou positifs) ? Mais surtout, les utilises-tu pour améliorer ton histoire ?
Au début, je les gérais assez mal… Il faut dire qu’à mes débuts, rares étaient les critiques constructives. C’était le plus souvent de la méchanceté pure et dure. Petit à petit, avec l’expérience, j’ai appris à les gérer… Toutes les critiques non constructives me passent au-dessus. J’essaie de ne pas perdre mon temps avec ça. Je prends tout ce qui peut me faire avancer, pas le contraire. J’aime savoir pourquoi on n’a pas aimé mon livre… C’est un peu comme pour tout au final. Si tu cuisines quelque chose et que les gens n’aiment pas, tu as envie de savoir pourquoi… Pour améliorer ta recette.
Niveau écriture, tu es plutôt écriture au feeling ou alors planning d’écriture ?
Avant, j’étais carrément écriture au feeling. J’écrivais n’importe où et n’importe quand. Je ne faisais aucun plan et… j’ai eu tort. Aujourd’hui, j’écris au feeling mais je prends quand même le temps de mettre de l’ordre dans mes idées. Cela évite les incohérences… Une fois que le plan est posé, il faut attendre l’inspiration… alors, non, je suis incapable de dire à l’avance quel jour je vais écrire douze heures d’affilée ou seulement trois. Je suis esclave de l’inspiration. Je pourrais écrire et forcer l’inspiration, sans cette « frénésie » qui me prend au dépourvu, mais ça se ressentira dans l’écriture.
Tu es plutôt écriture sur ordinateur ou écriture papier/stylo ?
Écriture sur ordinateur !
Si tu peux nous en parler, sur quel projet travailles-tu en ce moment ?
En ce moment, je gère des choses administratives. Comme je change de distributeur, je prépare la republication de tous mes livres. C’est un peu comme un déménagement, ça prend du temps. J’ai aussi un livre en écriture qui s’intitule « Et après… C’est tout ». C’est de la romance « Bit-lit ». Je suis très excitée par ce registre que j’essaie pour la première fois. J’ai également trois autres projets en tête…
Premier souvenir d’enfance ?
La maison de ma grand-mère, au Liban. Je me souviens ces vacances de printemps chez elle… Je me levais à l’aube pour me balancer sur un vieux pneu suspendu à un arbre dans le jardin. Le soleil perçait timidement à travers les feuilles mais ses rayons étaient déjà chauds. La cloche de l’église sonnait comme une musique et j’entendais les poules secouer leurs plumes. Ma grand-mère me faisait ramasser les œufs, m’en préparait un à la coque et me faisait choisir une poule pour le déjeuner. Elle me concoctait du lait à la fraise maison… l’odeur se mélangeait à celle du white spirit, qu’elle utilisait pour nettoyer des pinceaux. Ça ne fait pas rêver comme ça… mais je n’oublierai jamais ce mélange de parfums. C’est le souvenir le plus apaisant de mon enfance.
Première qualité ?
La générosité… C’est aussi devenu un défaut. Il faut savoir donner sans s’oublier.
Premier conseil aux apprentis auteurs ?
Oui. Ne cherchez pas un mode d’emploi pour écrire. Il n’y en a pas. Il faut suivre son cœur et ses instincts sans trop réfléchir. Écoutez les conseils mais sachez aussi les trier. Prenez la critique comme une aide pour vous améliorer et ne laissez personne vous décourager. Si l’envie vous est venue d’écrire, c’est que ça vous fait du bien. Faites-le avant tout pour vous faire du bien.
Premiers fans ?
Sur Wattpad, avec mon histoire « Miss Grey » (Miss Earl) qui comptabilise aujourd’hui 10 millions de lectures. Belle expérience !
Première dédicace ?
En octobre dernier. Encore une belle expérience ! Moi qui ne voulais absolument pas faire de salon, la prochaine étape est celui de Paris.
Premier livre ?
He’s She… La suite, She’s He, est sortie deux ans plus tard, après la sortie de quatre autres livres. Je n’ai pas chômé.
Dernier livre lu ?
Je ne lis vraiment pas beaucoup. Cela fait bien deux ans que je n’ai pas lu un livre entièrement. J’en ai pourtant plein à lire alors il faut me reposer la question dans quelques mois. Je vais rattraper mon retard.
Dernière chanson écoutée ?
Beautiful de Sarah Sadler. C’est une chanson que j’ai entendue pendant le film « Pour le meilleur et pour le rire ». Très beau film et très belle chanson 😊
Dernier coup de gueule ?
Presque tous les jours ! Surtout dans ma voiture… Les gens oublient de mettre leur clignotant !
Dernier achat livresque ?
Un livre de recettes. Je suis très gourmande et passionnée de cuisine.
Dernier compliment reçu ?
Par le vigile d’un supermarché qui a aimé mes yeux de biche lol !
Dernier fou rire ?
A Noël, quand ma mère a voulu prendre un accent ridicule et qu’elle a continué à l’utiliser sans s’en rendre compte.
Un animal ?
Je serais un loup… car je suis à la fois solitaire et en besoin de rester connectée à mes proches…
Une chanson ?
T’es belle, de Volo. Pour les paroles, elles sont magnifiques, alors j’aimerais être cette chanson.
Une ville ?
Los Angeles. Si je devais un jour m’expatrier quelque part, ce serait là-bas. Depuis que j’ai écrit une histoire qui se passe là-bas, cette ville a comme une valeur sentimentale. Elle me correspond… elle parait hostile et elle peut l’être vraiment, mais elle est conviviale et donne de l’espoir.
Un pays ?
Je serais l’Inde, car ce pays est à la fois dur et doux, incompréhensible et plein de sens, comme une poésie écrite à vif.
Une saison ?
L’automne. J’adore cette saison. J’aime les couleurs, les odeurs, les vêtements qu’on porte à cette période… Les grands chocolats viennois sous un plaid… c’est une saison douce, pétillante, chaude, froide et mélancolique… tout ça à la fois. Complexe.
Une devise ?
« Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends ».
« La vie c’est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre ».
« Mieux vaut être giflé par la vérité que caressé par un mensonge ».
« N’offre pas ton cœur à quelqu’un qui a besoin d’un cerveau ».
« Si tu veux être triste, vis dans le passé. Si tu veux être inquiet, vis dans le futur. Si tu veux être en paix, vis dans le présent ! ».
Toujours avoir plein de devises !
Une odeur ?
L’odeur du poulet rôti dans les marchés.
Une couleur ?
Le rose gold. Cette couleur m’attire, me correspond. Je l’adore.
Une fleur ?
Le jasmin. Ça sent ma maman.
Une date ?
Je ne suis pas douée du tout pour retenir les dates importantes. Je dirais le 5 décembre 2015, le début d’une grande aventure ( la date de publication de mon premier livre).
Échoué(e) sur une île déserte, je voudrais avoir ?
Une source d’eau, pas loin. Un briquet. Une canne à pêche. Un médecin. Une pince à épiler… sinon, un ordinateur connecté, une amie et du maquillage seraient les bienvenus lol !
One shot préféré (livre en 1 seul tome) ? Pourquoi ?
La petite fille qui aimait Tom Gordon, de Stephen King. C’est mon livre préféré. Pour moi, c’est un chef d’œuvre de A à Z.
Saga préférée ? Pourquoi ?
Twilight. Elle me fait m’évader. Moi aussi je voudrais être un vampire !
Héros livresque préféré ? Pourquoi ?
Hardin Scott, même si j’ai fini par abandonner la série After car je l’ai trouvée répétitive. J’aime ce garçon. Il est écorché vif, électron libre et en même temps, soudainement dépendant d’une parfaite inconnue… ça me touche. J’aime la manière dont il aime. Tout le monde voudrait être aimé de cette façon.
Héroïne livresque préférée ? Pourquoi ?
Trisha dans le livre de Stephen King que j’ai cité plus haut. Je l’aime pour sa force et son courage malgré son jeune âge.
Couple livresque préféré ? Pourquoi ?
Hardin et Tessa. Bien qu’agaçants à la longue, ils sont vrais. Ils pourraient vraiment exister. Ils me font penser à deux personnes.
Auteur(e) préféré(e) ? Pourquoi ?
Moi. Non, je plaisante ! (C’était pas drôle). Stephen King. Je l’aime cet homme. Comme son nom l’indique, c’est mon roi. Il est celui qui m’a donné mes premiers cauchemars mais aussi mes premiers rêves. Il a certainement contribué à ce que je me mette à écrire.
Combien de livres dans votre bibliothèque ?
Une vingtaine.
Une vie sans livre, c’est…
Comme un pénis sans préservatif : dangereux et interdit. Ok les filles ?
Donnez-moi vos 7 mots préférés et expliquez votre choix
1. Chatelaillon : c’est le nom d’une ville.
2. Pépite
Pour ces deux mots, c’est tout simplement pour leur manière de rouler sur ma langue ou de tonner dans ma bouche. J’aime les dire à voix haute, ne me jugez pas, lol.
3. Jouissif : C’est le mot le plus positif que je connaisse.
4. Nourriture :  j’aime trop la nourriture.
5. Abondance : ce mot me rassure, bizarrement.
6. Apaisement : le meilleur sentiment qui soit.
7. Rire : le rire évoque le bonheur…
Livre papier et/ou numérique ? (lecture)
J’aime le papier, je suis une puriste. On peut toujours perdre des livres numériques à cause d’un dysfonctionnement alors qu’un livre dans une bibliothèque ne bouge pas… J’aime sentir le papier sous mes doigts.
Cahier et/ou ordinateur ? (écriture)
Ordinateur. Là vous allez me dire que ce n’est pas logique vu ce que j’ai dit juste en haut, mais de nos jours, tout doit se faire sur ordinateur.
Musique ou pas ? (lecture)
Non, ça me déconcentre.
Musique ou pas ? (écriture)
Oui. Ça m’inspire. (complexe la fille)
Thé ou café ?
Ni l’un ni l’autre. Je bois des tisanes.
Matin, après-midi, soir ou nuit ? (lecture)
Peu importe.
Matin, après-midi, soir ou nuit ? (écriture)
Parfois l’après-midi mais le plus souvent, c’est la nuit.
Bibliothèque, librairie, bouquiniste, brocante ou grande surface ? (achats livresques)
Grande surface et brocante. J’aime que ce soit très neuf et commercial ou très vieux et authentique.
Le dernier mot est pour toi…
Merci pour cette petite interview. N’hésitez pas à venir découvrir mon univers… Il a besoin de vous pour exister. Je vous embrasse tous ! PS : mes livres sont plus intéressants que moi 😉


1 commentaire:

  1. Super ma Layla ! ��. Une de tes papillons ����÷
    E.J

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