mercredi 10 janvier 2018

Interview 🎤 Ange Edmon

Interview réalisée le 04 janv. 2018
Bonjour et merci d’accepter de répondre à ces quelques questions
Ange EDMON - 44 ans - maman de 3 enfants de 20, 18 et 13 ans. Mariée au plus beau mari de l’univers. Il est mon meilleur ami, mon roc, mon phare et ma bouée de sauvetage. Il est d’une patience à toute épreuve et prend le relai lorsque je plonge dans les méandres de l’écriture. Il m’encourage, me lit, me critique et me soutient depuis presque 25 ans.
J’ai commencé à écrire à l’âge de 11 ans, après la disparition de mon grand-père. Je balançais tout à travers mes rimes. Pour donner suite à un exercice de français, nous devions écrire un sonnet sur l’automne. Quand elle m’a rendu ma feuille, ma prof avait écrit au crayon à papier « n’arrêtez jamais d’écrire Ange… » Et je l’ai écouté presque malgré moi. A 16 ans, j’écris une nouvelle d’une centaine de pages, avant de le travailler pour en faire un roman, et je le travaille encore aujourd’hui. Il est mon histoire la plus difficile, comme s’il m’était impossible de la terminer correctement.
Aujourd’hui, j’écris toujours des poèmes, vite faits, trop vite faits parfois. Je les partage. Ils sont les témoins bruts de mes sentiments et ressentiments. J’ai le tome 3 « le silence des mots » qui sortira sous peu, mon roman à corriger et revoir, deux autres sur le feu, je pense faire un recueil de mes poésies. Bref, je persiste et signe… Parce que j’adore partager, et bavasser avec mes lecteurs. 
Avant d’être édité(e), comment imaginiez-vous votre vie d’auteur(e) ?
En réalité, je ne l’imaginais pas. J’écris depuis de nombreuses années, jamais satisfaite de ce que je fais. J’ai jeté bon nombre de mes poèmes d’ailleurs. Puis, encouragée par mon mari, mon entourage, j’ai franchi le pas.
Dans cette vie d’auteur(e), qu’est-ce que vous préférez ?
L’échange, même virtuel. Avec les lecteurs et d’autres auteurs.
Et que trouvez-vous le plus difficile ?
Accorder mon temps. S’organiser. Continuer de lire parce que j’adore ça. Écrire parce que sans un stylo entre les doigts, je ne vis pas. Continuer sa passion sans oublier de prendre soin de sa famille et ses amis. Les journées sont trop courtes.
Quand avez-vous pris la décision d’écrire votre première histoire ?
Il y a peu de temps en fait. J’ai publié un premier roman en 3 tomes en mai 2017 que j’ai dépublié pour le refaire et le corriger plus sérieusement. Je dois absolument le retravailler. Finalement en un mois d’insomnies, une autre histoire est arrivée, « Le silence des mots » que j’ai vite mis par écrit. Je l’ai publié en juin/juillet. Le tome 2 est sorti en novembre. Le 3 devrait voir le jour en Février 2018.
Être édité(e), rêve ultime ou aboutissement ?
Un aboutissement rêvé ? ;)
Comment voyez-vous votre avenir d’auteur(e) ?
J’avoue ne pas y avoir pensé. J’écris. Je partage ce que j’écris sur ma page auteur car les poèmes sont en quelque sortes mes premières amours. Mais le roman, ce sont des échanges et des ressentis différents. Certains me demandent d’éditer mes poèmes. Mais une chose est sûre, sans les lecteurs, leurs messages, leurs témoignages, nos conversations, je n’en serais pas là. C’est ça qui est génial, pouvoir connaître leurs ressentis sur ce qu’ils ont lu, les émouvoir, les emporter avec nous, les faire rentrer dans l’histoire. Puis en parler, parfois des heures, qu’ils s’ouvrent à moi et créent, malgré eux, d’autres histoires à retranscrire … Les gens sont une richesse, chaque personnalité est une chance d’entrapercevoir des personnages uniques.
As-tu des rituels avant de te mettre à écrire et pour favoriser ta concentration ?
Aucun. Je ne gère pas mon temps d’écriture, c’est lui qui me gère. J’aime le silence et la solitude lorsque j’écris. Et puis, parfois, je vais me mettre de la musique. Mais lorsque je suis dedans, autant rien attendre de moi.
Tu es plutôt première ou troisième personne ?
Première. Je trouve ça plus intimiste. Si je pouvais faire parler tous les personnages de mes livres, je le ferais.
Comment crées-tu tes personnages ? Les laisses-tu s’imposer à toi ou les crées-tu en détail avant de commencer à les faire vivre dans ton histoire ?
Ils viennent à moi, s’imposent au fur et à mesure des pages. Je n’ai aucune trame. L’histoire se dessine au fur et à mesure que j’écris. Parfois ça part dans tous les sens et je suis obligée de me relire et me recentrer. Il m’est arrivée de jeter 50 pages que j’avais écrites en une nuit.
Comment gères-tu les avis (négatifs ou positifs) ? Mais surtout, les utilises-tu pour améliorer ton histoire ?
Je fais même pire. J’ai dépublié mon roman « une vie en suspens » à la suite d’avis négatifs me rendant compte que les lecteurs avaient raison. Je vais le corriger, le retaper en n’en faire que 2 tomes. Peut-être même un seul. Je ne sais pas encore. Mais j’ai eu le tort de ne pas le proposer à des bêtas, je me lançais et n’y connaissais rien. Qu’ils soient négatifs ou positifs, les avis sont primordiaux pour les auteurs, ils permettent des remises en question nécessaires, vitales même pour la survie du livre.
Niveau écriture, tu es plutôt écriture au feeling ou alors planning d’écriture ?
Aucun planning, aucune trame. L’instinct me guide, les personnages s’imposent, leur personnalité fout, parfois, en l’air ce à quoi j’avais pensé.
Tu es plutôt écriture sur ordinateur ou écriture papier/stylo ?
Ah… Alors j’écris partout. Sur mon PC, mon téléphone et mes nombreux carnets. J’ai des amies chères qui m’ont envoyé de petits colis en cadeaux, et j’ai eu des carnets, petits trésors pour moi. Je peux me réveiller en pleine nuit avec un idée, et je le note tout de suite. J’écris en réunion, en salle d’attente, à la maison… Alors je dirais que même si le 2.0 l’emporte parfois, mes stylos ne sont jamais très loin.
Si tu peux nous en parler, sur quel projet travailles-tu en ce moment ?
« Une vie en suspens » qui, comme je l’ai dit, est en réécriture, correction et retranscription.
« Quand est-ce que tu m’aimes » dont les premiers chapitres sont bien accueillis sur Wattpad. Qui arrivera, j’espère, sans tarder.
Je pense peut-être travailler sur un recueil de poèmes. Certains sont aussi sur Wattpad et sur ma page auteur Facebook.
Et deux autres romans sont aussi en cours.
Mais je me suis rendu compte qu’écrire 2 romans en même temps n’est pas évident, pourtant, je l’ai fait mais j’ai dû, là encore, me recentrer. ;)
Premier souvenir d’enfance ?
La maison de campagne de mes grands-parents parce qu’ils avaient cet amour inconditionnel pour nous. Et ce sacrifice que je ne suis pas sûre d’avoir pour les miens.
Première qualité ?
La loyauté.
Premier conseil aux apprentis auteurs ?
Croyez en vous mais faites-vous corriger, sachez entendre le négatif pour avancer. Ne vous arrêter pas au premier obstacle. Il vaut mieux vivre d’échecs que de regrets.
Premiers fans ?
Mon mari.
Frédo « ma première bêta »
Tous ceux qui me lisent dès que je publie quelque chose.
Première dédicace ?
Jamais fait.
Premier livre ?
« Une vie en suspens »
Dernier livre lu ?
« On the road with you » d’Anne Cantore, que j’ai bien aimé.
Dernière chanson écoutée ?
Du Goldman sans aucun doute. Il n’est jamais très loin. Mais la dernière dernière était, je crois, « Coeurdonnier » de Soprano. (Oui je suis très francophone)
Dernier coup de gueule ?
L’annonce de vouloir supprimer le passé simple de nos livres. Comme de faire l’amalgame du masculin qui l’emporte sur le féminin grammaticalement parlant avec un combat féministe que je ne comprends pas toujours. Se remettre en question ne veut pas dire tout remettre en question.
Dernier achat livresque ?
« On the road with you ».
Dernier compliment reçu ?
« Je t’aime » de mon mari.
Dernier fou rire ?
Ce matin, avec mon mari, qui sort des trucs très macho alors qu’il ne l’est pas avec cette arrogance flegmatique dont il a le secret…
Un animal ?
Une panthère noire, sauvage et à l’affût.
Une chanson ?
« Je l’aime à mourir » de Francis Cabrel, aucune chanson ne parle mieux d’un amour éternel.
Une ville ?
New-York que je rêve de visiter. Peut-être parce qu’elle ne dort jamais et qu’elle serait la meilleure amie de mes insomnies.
Un pays ?
Le CANADA, sauvage et domptée à la fois.
Une saison ?
Les 4 saisons de Vivaldi, j’aime toutes les saisons. Il y a de la beauté dans chacune d’entre-elles.
Une devise ?
« Si tu apprends de tes erreurs alors tu n’es jamais perdant ».
Une odeur ?
L’herbe fraichement coupée, annonciatrice d’une nature qui s’éveille.
L’odeur juste avant les pluies d’été, j’adore.
Une couleur ?
Le noir. Passe partout. Pas triste pour moi.
Une fleur ?
L’edelweiss parce qu’elle est très belle, éphémère et qu’il est interdit de la cueillir.
Une date ?
25 mars 1994 et le premier baiser avec mon mari.
Échoué(e) sur une île déserte, je voudrais avoir ?
Mon mari. Il sait tout faire. Et je suis bien incapable de vivre sans lui.
One shot préféré (livre en 1 seul tome) ? Pourquoi ?
« Beautiful Bastard » parce que c’est le tout premier que j’ai lu. Tout simplement. Et même si je sais qu’il fait partie d’une saga. Je l’ai découvert avant « 50 nuances de Grey », avant tous les autres de ce style. Et que Bennett est une tête à claques…
Saga préférée ? Pourquoi ?
« Toi + moi l’un contre l’autre » J’ai adoré tout ce qui entoure ce livre. L’univers cinématographique, l’amour, la jalousie, la trahison, le mensonge mais en sortir toujours vainqueur. Et toujours plus forts.
Héros livresque préféré ? Pourquoi ?
Vadim parce qu’il a ce charisme de l’homme qui a souffert mais qui s’en est sorti avec cette seule envie de revoir son vrai premier amour.
Héroïne livresque préférée ? Pourquoi ?
Alma parce qu’elle est indépendante et amoureuse.
Couple livresque préféré ? Pourquoi ?
Vadim et Alma. Pour faire original.
Auteur(e) préféré(e) ? Pourquoi ?
Je suis fan de Michaël Connelly, je l’ai connu avec « Le cinquième témoin » et j’ai accroché tout de suite. Du coup je me suis mise à lire tous ses bouquins. J’aime ses enquêtes. Et je suis fan de Haller, son avocat.
Combien de livres dans votre bibliothèque ?
Houla… Dans ma liseuse 1036 livres. 300 de retard au moins. J’aime relire des bouquins qui m’ont plus. Quant à notre bibliothèque, il est prévu de s’en faire une en février car ça devient invivable.
Une vie sans livre, c’est…
Une vie sans rêve.
Donnez-moi vos 7 mots préférés et expliquez votre choix
1. Complicité : Parce que se comprendre sans rien se dire, il n’y a pas mieux.
2. Confiance : Parce qu’aucune relation n’est possible sans.
3. Connivence : Parce que ça réunit complicité et confiance.
4. Loyauté : Parce que je le suis. Et que je ne pardonne donc aucune trahison.
5. Enfance : Parce que tout adulte, n’importe lequel, a été un enfant. Et que certaines souffrances font de nous ce que nous sommes.
6. Humour : Parce que sans l’humour, rien ne peut être dédramatisé et que dédramatiser permet bien souvent de prendre du recul et d’appréhender les choses sous un autre jour.
7. L’Amour : Parce qu’un seul être suffit pour y croire. Parce que l’amour peut tout vaincre. Qu’il soit fraternel, amical, amoureux il bat la haine à plates coutures et fait tomber bien des barrières. Parce que l’amour se donne sans se reprendre, il apporte tout sans devenir pauvre, il enrichit même celui qui le donne. Parce que même si on n’a pas souffert si l’on n’a pas aimé, il faut y croire, aimer encore et encore. Ne pas s’arrêter à des déceptions. Parce que dans ce monde, je suis convaincue que l’on a tous notre idéal.
Livre papier et/ou numérique ? (lecture)
Les deux. J’avais une tendresse particulière pour le papier mais les prix m’ont fait me rabattre sur le numérique. Quand j’ai un coup de cœur, j’achète en papier aussi.
Cahier et/ou ordinateur ? (écriture)
Les deux.
Musique ou pas ? (lecture)
Ça dépend.
Musique ou pas ? (écriture)
Parfois.
Thé ou café ?
Thé.
Matin, après-midi, soir ou nuit ? (lecture)
Soir, nuit (Et en voiture)
Matin, après-midi, soir ou nuit ? (écriture)
Quand elle arrive au bout de mes doigts. Je ne choisis pas.
Bibliothèque, librairie, bouquiniste, brocante ou grande surface ? (achats livresques)
Tout !
Le dernier mot est pour toi…
Je déteste le dernier mot. Il n’y a pas de dernier mot. Il n’y en aura jamais.
Les mots doivent relancer un dialogue, même coupé depuis des années.
Ils accompagnent, en silence, une solitude, vous emportent dans des rêves, vous apprennent des vérités difficiles à dire. C’est une formidable psychothérapie, un exutoire …
« Souvent j’ai accompli de délicieux voyages, embarqué sur un mot dans les abîmes du passé, comme l’insecte qui flotte au gré d’un fleuve sur quelque brin d’herbe » (Honoré de Balzac)
Merci à toi...
 




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Articles les plus consultés